Abstract
Le monastère de Solca a eu un destin triste. Fondé par le prince de Moldavie, Étienne Tomșa II (1611–1615, 1621–1623), au commencement
du XVIIe siècle, il a été fermé en 1785 par les autorités autrichiennes après l’incorporation du nord de la Moldavie (Bucovine) dans l’Empire des Habsbourgs. Son patrimoine a été partagé entre les trois monastères restés en fonction: Poutna, Sucevița et Dragomirna. D’autres pièces ont été portées au-delà des frontières, tandis que d’autres ont disparu. Il y a quelques années, l’auteur a commencé à chercher les traces de ce patrimoine, visant une reconstitution virtuelle. Cette recherche a fait apparaître jusqu’à présent 18 manuscrits, 11 vêtements et tissus liturgiques et une icône triptyque. Il faut mentionner ici spécialement les vêtements faits de tissus fabriqués dans des ateliers de Constantinople, Broussa, Scutari ou de l’île de Chios. Il s’agit de tissus en soie, avec des médaillons qui contiennent l’image du Christ-Grand Prêtre, bénissant avec les deux mains. Des fragments de tissus pareils se trouvent aujourd’hui dans des musées et des collections du monde entier: «Deutsches Textilmuseum» de Krefeld (Allemagne), la Fondation «Abegg» de Riggisberg (Suisse), «Μουσείο Μπενάκη» et «Βυζαντινό και Χριστιανικό Μουσείο» d’Athènes, le musée «Victoria and Albert» et la collection David Talbot Rice (Grande-Bretagne), «The Art Institute» de Chicago, la collection de Dumbarton Oaks (Washington D. C.) et dans une collection privée de New York (États-Unis). Enfin, au monastère Dionisiou du Mont Athos il y a un vêtement entier, un sakkos, fait du même tissu. Certainement, des recherches plus approfondies mettront en lumière d’autres pièces encore, données au monastère de Solca par son ktitor et par d’autres bienfaiteurs au fil du temps.
Keywords
icônes, manuscrits, monastère de Solca, tissus, vêtements liturgiques