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Ștefan S. Gorovei | p. 119–142

Autour des donateurs de quelques objets du trésor du Monastère de Poutna. Notes prosopographiques

Abstract

L’article comporte cinq sections, destinées à rassembler des informations concernant les donateurs de certains objets qui se trouvent aujourd’hui à Poutna et une bienfaitrice de 1760. Un panaghiarion (en argent doré et nacre), provenant de l’ancien trésor du Monastère de Moldovița, daté en 1553, représente un don de la famille Teclici (Ion Teclici, son épouse et son beau-frère). Le donateur est inconnu aux documents de l’époque; par contre, les mêmes documents confirment l’existence d’une famille de ce nom (Teclici, Teklicz) à Suceava, dont plusieurs membres sont attestés justement pendant la seconde moitié du XVIe siècle. Sans doute, le donateur du panaghiarion appartenait à cette famille de riches bourgeois de Suceava. Un Tétravangéliaire, provenant de l’ancien trésor du Monastère de Solca, porte une longue note qui raconte son histoire: le grand vornic Constantin Roșca avait acheté ce manuscrit, mais ce furent ses frères (Gheorghe et Vasile) qui le donnèrent à Solca en novembre 1622. La contradiction s’explique par le décès de Constantin Roșca au cours de l’année 1622 (entre avril et juin). Le même personnage avait doté l’église fondée par lui-même dans le village de Cândești (aujourd’hui disparue) d’un Tipikon qui depuis le XVIIIe siècle se trouve à Moldovița; la note écrite sur les pages de ce livre offre des informations précieuses concernant la famille du donateur. Les vieux inventaires du Monastère de Poutna mentionnent un encensoir en argent (aujourd’hui disparu), donné par Paraschiva, l’épouse de Gavril Neculce, en 1751 ou 1752. La donatrice était la fille du boyard Solomon Botez et de Tofana Jora; son mari, mort pendant l’été 1751, était un des fils du chroniqueur Ion Neculce. Une lampe à huile – aujourd’hui la plus grande de la collection de Poutna – a été offerte en 1760, par une moniale qui porte un nom illustre: Elisaveta Miclescu. L’auteur identifie cette moniale avec l’abbesse du Monastère de Pătrăuți, petite-fille d’un grand chancelier de Moldavie; parmi les descendants de ses frères, on compte trois moines (dont deux métropolites de Moldavie) et six moniales. La dernière section est consacrée à une dame, nommée „Maria, l’épouse du ban”, qui, avec son beau-fils Iordache Hrisoverghi, a généreusement contribué (1760) à refaire le toit de l’église, durant les grands travaux de restauration entrepris par l’ancien métropolite Iacov Putneanul; cette bienfaitrice (née Sturza) était la veuve du ban Dumitrașcu Callimachi, frère de Ioan Theodor Callimachi, prince de Moldavie (1758–1761) et de Gavril Callimachi, métropolite de Moldavie (1760–1786), au profit duquel Iacov avait été contraint de renoncer à sa haute dignité. Ce détail apporte une nuance importante pour mieux comprendre les événements qui, en 1760, ont déterminé le remplacement de Iacov Putneanul par Gavril Callimachi.


Keywords

Callimachi, Miclescu, Moldovița, Neculce, Poutna, Roșca, Solca, Teclici



Article from the journal
The Annals of Putna, VII, 2011, 2


 
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